Madrid, Espagne
C’était l’année de mon mémoire de diplôme en illustration. Je sortais peu de chez moi, à Madrid. Mais quand une journaliste de France inter m’a demandée d’être son interprète dans le village des indignés, je n’ai pas résisté.

Quand la journaliste m’a expliqué qu’elle voulait rencontrer les indignés, comprendre leurs enjeux de « precarios », j’ai tout de suite pensé que mon amie Carlotta pourrait m’aider. Je l’ai rencontrée au cours d’espagnol pour étrangers. Elle vit dans le monde des ONG depuis plusieurs années. « Le mieux, c’est de s’habiller comme si on allait à un mariage pour ne pas se faire arrêter ». Et oui, on n’a pas l’air de manifestant en talons mais bon, ce n’est pas le plus commode :)
Nous voilà dans le village du 15M, sur la place Puerta del Sol. Tout est très bien organisé. L’autogestion s’est mise en place. On rencontre des personnes qui témoignent. C’est parfois émouvant de traduire parce que leurs témoignages sont forts, glaçants.
On accompagne un groupe de manifestants vers un ministère. Il y a des centaines de personnes dans le cortège. Toutes ont collé sur leur front une étiquette « très fragile », suite à des débordements la veille. Soudain le groupe se masse devant le ministère et fait silence. Un silence criant.
J’ai beaucoup d’admiration pour les journalistes qui vont sur le terrain.
Mes croquis ici : 15 M Indignados.